Gérald ELLIS
1917-1998
On a coutume de dire d’un être doué, que les fées se sont penchées sur son berceau, métaphore gracieuse signifiant en fait, que la nature est généreuse sitôt qu’elle accorde ses faveurs. Qui saura jamais à quel mélange de sang, à quelle prédominance d'hormones sont dus le génie ou le talent ou, d’un mot plus général, le don? . Est-ce à sa double ascendance britannique et provençale que Gérald Ellis doit le sien ? A l’Ecole des Beaux-Arts, ses maîtres ont déjà décelé le signe du ciel, il ne faut pas laisser piétiner l’enfant doué. Et dés lors il en est de Gérald Ellis ce qu’il en fut de Julien Sorel. Stendhal nous dit que pour son héros « tout se passa simplement, convenablement, et de sa part sans aucune affectation ».
Tout jeune, il était doué pour le dessin et la couleur, comme très peu d’artistes le furent, aussi comment s’étonner qu’il ait été un des plus jeunes prix Torrents, récompensé de l’ensemble de son œuvre, qu’il bénéficia d’une bourse et récolta les premiers prix de l’Ecole des Beaux-Arts.
Dans cette œuvre puissante où la couleur joue un rôle essentiel, nous trouvons la même force que chez les maîtres de l’Ecole Provençale, mais avec plus de recherche et de distinction, aussi bien dans le dessin que dans la couleur et la matière.
Il était aussi portraitiste remarquable, peintre de composition, et ses grandes œuvres qu’il a exécutées sur le Carnaval de Rio, en sont un témoignage, comme pour ses paysages, qu’ils soient de Venise ou de Camargue, ses natures mortes d’objets ou de fleurs, partout et toujours on retrouve une seule identité de création, il portait en lui et malgré lui une vision qui lui était propre et des plus personnelles.
Son dynamisme coloré libère la matière ; pour transmettre le mouvement dans une vie poétique, pour atteindre une union aussi parfaite, il faut posséder, en plus d’un métier sûr, une très grande sensibilité, qui toujours doit être en éveil.
Aussi il est difficile de rester insensible à ce feu d’artifice de création plein de lumière et d’espérance
