Zhao CHUN
Né en 1970, en Chine.
Issu de l’Institut des Beaux-Arts de Luxun.Membre de l’Académie Internationale des Beaux-Arts de Hong Kong. Membre de l’Association des Artistes du Liaoning. Obtention du prix d’argent pour son oeuvre « Pays Natal » lors de l’exposition des oeuvres d’art en faveur de la rétrocession de Hong Kong à la Chine.
Les oeuvres de Zhao Chun reprennent beaucoup de thèmes inspirés de la vie des tribus des Miao, qui est une minorité tribale distincte.Répartis désormais dans les régions du Vietnam, du Laos, de Myanmar et de Thaïlande, la majorité des Miao (entre 9 et 12 millions de personnes) résident en République Populaire de Chine, principalement dans les provinces de Guizhou, du Huan, du Sichuan, de Guangxi , Hainan et Hubei .
J’ai découvert la peinture de Zhao Chun chez un de mes collectionneurs en Indonésie, Mr Teguh Wibisana.
Sa peinture est une invitation dans la Tribus des femmes MIAO. Ces jeunes et beaux visages,qui contrastent fortement avec leur coiffe métallique ou le décor d’un vieux bois noueux ou le heurtoir en bronze d’une porte. Leurs visages paraissent si calmes et sereins quand attendant derrière une porte , maniant leur pipe ou leur flûte, quand debout dans la rue de leurs villages, bordée par des murs aux massifs blocs de rocs ou quand elles jouent sur une balançoire faite d’un cordage orné de fleurs. Le spectateur qui entre dans l’oeuvre de Zhao est immanquablement accueilli par une femme. Cette femme qui est la quintessence de la femme chinoise. C’est autour d’elle que se construit toute l’oeuvre de l’artiste, figure énigmatique, hiératique, détentrice d’un mystère qu’il nous sera peut-être possible de percer en vivant avec l’oeuvre. Cette femme sereine, parfois endormie, ou du moins elle le semble, se présente bien souvent face au spectateur, le visage d’un calme mystique, quasiment religieux. La femme comme une idole étrange, est parée de riches atours. Ses tuniques sont de broderies complexes, et raffinées. Ses lourds bijoux dont elle est chargée sont d’argent ciselé et niellé. Ces tiares élaborées, ce luxe de broches qui mêle le raffinement et la barbarie nous plonge dans un espace temps mal défini.
Entre la Chine et la Mongolie, entre le temps présent et les siècles passés, on commence à perdre pied. Le paysage accentue chez lui ce sentiment d’iréalitée. Ce sont des plaines sans fin, des cieux nuageux de crépuscule ou de matin brumeux, parfois même l’espace interstellaire qui nous fait cotoyer les étoiles et survoler la terre. Les femmes de Zhao nous entraînent dans leur monde et leur espace propre et nous captive ensorcelée par leurs beautée. Semant des pétales de fleurs, au milieu de nuées de papillons.
Une bougie qui vient de s’éteindre, et qui fume nous rappelle que nous ne sommes pas de ce monde, que nous n’y sommes que brièvement tolérés. Et il est temps pour nous de partir.
C’est le mystère du monde de l’artiste et de ces femmes, qui nous capturent. Nous laissant au fond de l’âme le sentiment d’avoir frôlé une douce plume ou l’aile fragile d’un papillon.